Pour l’artiste, réaliser un portrait, c’est étudier, décrypter, mesurer le visage ou le corps de l’autre. L’exercice du dessin minutieux me permet ce voyage dans la physionomie du modèle. Je n’aborde pas le corps de l’autre dans une simple logique de reconnaissance, je l’étudie, l’observe attentivement et me confronte à l’autre véritable, celui qui m’est irréductiblement étranger, que je découvre dans sa profonde altérité. Car la question posée par l’art du portrait est celle de l’altérité qui, fondant la distance, crée à la fois les conditions de la représentation et de la relation.